COURS SUR LA PSYCHANALYSE



« Croyez-vous donc que les sciences seraient nées, croyez-vous qu’elles auraient crû, s’il n’y avait eu auparavant ces magiciens, ces alchimistes, astrologues et sorciers qui durent d’abord, par l’appât de mirages et de promesses, créer la faim, la soif, le goût des puissances cachées, des forces défendues ? »
        F. Nietzsche, Le gai savoir (1882), Paris, Gallimard, 1950, p. 243
Le freudisme

Sigmund Freud (1856-1936), médecin neurologue viennois, est le fondateur de la psychanalyse. Après quelques travaux de neurologie, parmi lesquels une étude sur l’aphasie et des recherches sur les propriétés de la cocaïne, il s’intéresse à l’hystérie, stimulé par la rencontre à Paris de Charcot et à Nancy de Bernheim, opposés à l’époque dans une vive polémique sur l’hypnose. Il publie en 1895, avec Breuer, les Etudes sur l’hystérie, où sont jetées les bases de la cure et de la théorie analytiques, développées ensuite dans les trois grands ouvrages classiques : L’interprétation des rêves (1900),Psychopathologie de la vie quotidienne (1901) et Trois essais sur la théorie de la sexualité (1905)

LA PSYCHANALYSE FREUDIENNE

comprend :La première topique, élaborée à la fin du XIX
le conscient, ce qui nous est directement accessible ;
le préconscient, ce qui est stocké en mémoire, mais qui passe facilement à l’état conscient ;
 l’inconscient, ce qui est profondément enfoui dans notre psychisme, en particulier les souvenirs refoulés, qui sont normalement inaccessibles.

A partir de 1920, Freud crée une seconde topique qui comporte :
le Ca, instance pulsionnelle de la personnalité, uniquement guidée par le principe de plaisir, et qui recherche des gratifications immédiates.
 le Surmoi, intériorisation des exigences et interdits parentaux et sociaux
le Moi, partie la plus consciente de la personnalité, soumise au principe de réalité.
Elle s’efforce de réconcilier les pulsions du Ca et les limites imposées par le Surmoi.
Freud ajoutera ensuite une quatrième instance psychique, l’idéal du Moi, conception idéalisée de la personne
Les stades de développement de l’enfant
le stade oral (de la naissance à 18 mois) : le plaisir du nourrisson est focalisé sur la bouche et la succion. Le sein maternel est un objet de plaisir
le stade anal   de 18 mois à 3-4 ans) : l’activité sexuelle de l’enfant est liée au contrôle de son sphincter.
le stade phallique   (de 3-4 ans à 5-6 ans) : la zone érogène préférée est alors constituée par les organes génitaux. Au cours de cette période, se manifeste le complexe de castration le garçon craint de perdre son pénis (angoisse de castration) et la lle souffre de ne pas en avoir un (envie du pénis). C’est également à cette étape que se développe le complexe d’Œdipe : le garçon est sexuellement attiré vers sa mère et considère son père comme un rival
la période de latence (de 5-6 ans à la puberté) : les pulsions sexuelles de l’enfant sont moins fortes, il intériorise les premiers interdits moraux et devient pudique. C’est la période de « résolution de l’Œdipe »
le stade génital (à partir de la puberté) : l’individu apprend progressivement à
contrôler ses pulsions d’une manière souple et qui le satisfait.

Les mécanismes de défense
processus inconscients élaborés par le Moi pour se défendre de pulsions incontrôlables générées par le Ca, et donc destinés à se protéger de l’angoisse. Il en existe de multiples :
le refoulement, qui désigne le rejet dans l’inconscient de représentations inacceptables aux yeux de la personne. C’est en quelque sorte un faux oubli, susceptible de réapparaître sous forme de rêves (« la voie royale qui mène à l’inconscient » selon Freud), d’actes manqués tels que les lapsus ou de psychopathologie (retour du refoulé).
George Vaillant répartit les mécanismes de défense en quatre grandes catégories, selon leur niveau de (dys)fonctionnement  psychanalytique:
·     matures : altruisme, amour, sublimation... ;
·     névrotiques : intellectualisation, refoulement, dissociation... ;
·     immatures : projection, hypocondrie... ;
·     psychotiques : déni, projection délirante...
·     Les troubles mentaux et la thérapie psychanalytique

Selon Freud, les troubles psychiques sont le produit de confits inconscients. La personne peut donc retrouver un équilibre psychique lorsqu’elle est parvenue à vaincre ces confits et lorsque les mécanismes refoulés sont parvenus à la conscience
AUTRES FORMES DE PSYCHANALYSE
Alfred Adler (1870-1937)

Ce médecin autrichien a élaboré une théorie, la « psychologie individuelle », selon laquelle les troubles psychologiques ne sont pas le fruit de conflits sexuels inconscients, mais du sentiment d’infériorité.

Carl Gustav Jung (1875-1961)

il considère que les problèmes psychiques d’un individu adulte ne sont pas nécessairement la conséquence d’expériences enfantines, ce qui le conduit à développer le concept d’inconscient collectif, qui renvoie à l’histoire ancestrale de l’humanité. Cette forme d’inconscient est composée d’archétypes, structures de base innées et universelles.

Jacques Lacan (1901-1981)

Une de ses préoccupations est de rapprocher la psychanalyse et la linguistique structuraliste, en affirmant que « l’inconscient est structuré comme un langage ». Lacan développe notamment le thème du « stade du miroir », en s’inspirant d’Henri Wallon, psychologue spécialiste du développement de l’enfant. Ce stade apparaît chez le bébé à partir de l’âge de 6-8 mois. Celui-ci va progressivement reconnaître son propre corps, ce qui lui permet de le différencier de celui de sa mère et plus généralement des autres humains
LES CRITIQUES DE LA PSYCHANALYSE
La psychanalyse est-elle scientifique ?
La critique la plus influente concernant le caractère non scientifique de la psychanalyse est due à Karl Popper. Cet épistémologue considère que « le critère de scientificité d’une théorie réside dans la possibilité de l’invalider, de la réfuter… Or, selon Popper, les théories psychanalytiques sont purement et simplement impossibles à tester comme à réfuter
La psychanalyse est-elle thérapeutique ?
Depuis Freud, les psychanalystes ont surtout privilégié la présentation de cas individuels et dédaigné la démarche statistique, seule apte à évaluer véritablement l’efficacité d’une thérapie
Une importante polémique a surgi il y a quelques années en France, à la suite d’un rapport de l’INSERM (Institut national de la santé et de la recherche médicale) . Ce rapport a suscité une levée de boucliers chez les psychanalystes, car il concluait à la faible efficacité de la psychanalyse, comparativement à d’autres thérapies. Cependant, un rapport de quatre cents pages publié par l’Association psychanalytique internationale reconnaît qu’« il n’y a pas d’étude incontestable qui montre que la psychanalyse est efficace sans ambiguïté par rapport à un placebo actif ou à une autre méthode de traitement ».
Aujourd’hui, de nombreux psychanalystes considèrent, comme Jacques Lacan, que la psychanalyse est plus une méthode permettant un travail sur soi qu’une véritable thérapeutique
Mais Freud comme Marx, et avec le même succès, ont chassé la conscience individuelle : ils ont dénoncée comme mensonge, fausse conscience, faux semblant avec la conviction que la conscience de classe ou l’inconscient, inaccessibles l’un et l’autre à la conscience individuelle donc transcendants à cette conscience, recèlent plus de vérité

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