1)
La psychologie cognitive est la science qui étudie les processus
mentaux.
La psychologie cognitive s’est construite en réaction au comportementalisme qui
refusait de prendre en compte le fonctionnement du psychisme.
Jerome Bruner, l’un de ses pères fondateurs, a ainsi déclaré : « Nous n’entendions pas réformer le behaviorisme :
nous voulions le remplacer »
.
Parmi les thèmes étudiés par la psychologie cognitive, trois ont
fait l’objet de nombreuses recherches : la perception, l’intelligence et la
mémoire.
LA PERCEPTION
Toute perception est le résultat de la présence conjointe de trois
éléments :
• le
stimulus (élément environnemental) : un paysage, un son, une odeur, etc. ;
• le
système sensoriel (élément physiologique) : la vue, l’audition, l’odorat, etc.
;
• l’interprétation
(élément psychologique)
Que signifie l’interprétation ?
l’interprétation signifie qu’il n’y a pas de perception « pure » ;
la perception comporte une part de traitement de l’information par le cerveau
pour que celle-ci prenne sens pour nous.
Un élément important de la perception est
l’attention sélective
L’INTELLIGENCE
Une question hante l’univers de la psychologie depuis fort
longtemps : y a-t-il une ou plusieurs intelligences ?
la plus connue étant celle d’Howard Gardner intitulée « théorie
des intelligences multiples ».
il établit une liste de sept intelligences :
1.
musicale, kinesthésique (aptitude à mouvoir son corps, particulièrement présente chez les
danseurs et sportifs),
2. logico-mathématique (celle à laquelle on pense généralement
lorsqu’on parle d’intelligence),
3. langagière,
4. spatiale,
5. interpersonnelle,
6. intrapersonnelle (connaissance introspective de soi). Par la
suite, Gardner a rajouté l’intelligence
naturaliste (sensibilité à la
nature) et
7. l’intelligence
existentielle (aptitude à
s’interroger sur des questions métaphysiques relatives à la vie et à la mort).
LA MEMOIRE
Les spécialistes considèrent qu’il n’y a pas une seule mémoire
mais trois, qui interviennent successivement : la mémoire sensorielle à très
court terme, la mémoire de travail à court terme et la mémoire à long terme.
a La mémoire sensorielle (à très court terme)
C’est une mémoire quasi photographique mais qui dure moins d’une
seconde puis disparaît sauf si
elle est transmise dans la mémoire de travail
b La mémoire de travail (anciennement appelée mémoire à court
terme)
Cette mémoire est par exemple utilisée lorsque nous mémorisons un
numéro de téléphone avant d’appeler quelqu’un. L’information sert au moment
présent, mais si elle n’est pas répétée, elle est généralement oubliée au bout
d’une trentaine de secondes.
c La mémoire à long terme
Contrairement aux deux précédentes, la mémoire à long terme est
quasiment illimitée.
On peut la comparer à une immense bibliothèque contenant des millions de livres.
LA THERAPIE COGNITIVE ET COGNITIVO-COMPORTEMENTALE
la « thérapie émotivo-rationnelle » de Albert Ellis
Albert Ellis en
a tiré une méthode, la « thérapie émotivo-rationnelle », selon laquelle les
névroses proviennent essentiellement des pensées irrationnelles,
par exemple : « J’ai besoin d’être approuvé et aimé par presque tout le monde pour
presque tout ce que je fais » ou
encore : « Je dois agir avec
compétence, efficacité et succès dans certains domaines importants, sinon ma
valeur diminue . »
la thérapie cognitive de Aaron
T. Beck
Aaron T. Beck a mis au point la thérapie cognitive à partir des
années 1960. Il s’est notamment intéressé aux « schémas », manières dont nous
traitons l’information sur nous-mêmes, le
monde et l’avenir, et qui conduisent parfois à des troubles psychiques, en particulier la dépression
Aujourd’hui, les thérapeutes de ce courant emploient surtout
l’expression « thérapie
cognitivo-comportementale » car ils associent à la fois une intervention
sur les pensées dysfonctionnelles du patient et sur
ses modes de comportement.
CRITIQUES INTERNES ET EXTERNES
La critique interne est notamment venue de Jérôme Bruner, l’un des pères fondateurs de la psychologie cognitive, ou encore
d’Howard
Gardner, l’un de ses principaux représentants
actuels. Tous deux critiquent le fait que cette science s’inspire aujourd’hui
essentiellement du modèle informatique, en considérant que le cerveau fonctionne comme un
ordinateur (et vice-versa). Cette approche leur semble particulièrement
réductionniste face à la complexité de la pensée humaine.
Selon Jérôme Bruner, « la révolution cognitive [...] s’est
maintenant fourvoyée dans des chemins de traverse, loin de l’élan qui lui a
donné le jour. [...] Que signifiait pour nous cette révolution dans les années
cinquante ? C’était un effort acharné pour mettre la signification au centre de
la psychologie. [...] Petit à petit, l’accent s’est déplacé de la signification
à l’information, et de la construction de la signification au traitement de
l’information. Ce sont pourtant des choses bien différentes. [...]
Le traitement de l’information [...] n’a que faire de questions
oiseuses comme :
“En quoi le concept de moi diffère-t-il dans la Grèce d’Homère et
dans la société postindustrielle ?” Il leur préfère des questions comme “Quelle
est la stratégie optimale de contrôle de l’information qui garantira à un
opérateur qu’un véhicule restera sur une orbite prédéterminée ? ».
On a également reproché à la psychologie cognitive d’avoir
quasiment éliminé 1 les émotions dans
l’étude de l’être humain. La situation est en train de changer et les émotions constituent un thème croissant d’études en
psychologie scientifique
2) LA PSYCHOLOGIE
SOCIOCOGNITIVE
1. LA PSYCHOLOGIE SOCIALE « CLASSIQUE »
a Quand le contexte transforme des gens doux en individus cruels
L’expérience de psychologie sociale la plus connue est
certainement celle de Stanley Milgram sur la soumission à l’autorité,
au cours de laquelle des individus normaux ont agi d’une manière particulièrement cruelle.
La dynamique de groupes
Le fonctionnement des groupes est l’un des thèmes privilégiés des
chercheurs en
psychologie sociale.. à partir de travaux de psychologie expérimentale, sous
l’impulsion de trois auteurs : Kurt Lewin, Elton Mayo et Jacob Moreno. Les
recherches portent sur le leadership, l’influence d’une majorité ou d’une
minorité, l’identité sociale, etc.
La pensée de groupe
Janis à élaborer le concept de «
pensée de groupe ». Aveuglés par leur volonté de maintenir l’harmonie du
groupe, les membres sont victimes d’une détérioration de leur efficacité
mentale, de leur capacité à tester la réalité et de leur jugement moral ; ils
commettent alors de graves erreurs qui auraient pu être évitées autrement.
LA PSYCHOLOGIE SOCIOCOGNITIVE
la psychologie sociale a progressivement intégré les apports de la
psychologie cognitive, au point d’être aujourd’hui essentiellement une
psychologie sociocognitive.
Les recherches en cognition sociale étudient notre perception
d’autrui et l’influence du contexte social sur cette perception. Elles ont
notamment abordé les préjugés et stéréotypes raciaux et sexuels, les rumeurs,
les erreurs de raisonnement, etc. L’un des modèles les plus élaborés de cette
approche est la théorie
sociocognitive d’Albert Bandura
La dissonance cognitive
Les travaux sur la « dissonance cognitive » illustrent bien ce courant
de recherches. Selon Léon Festinger, créateur du concept, il désigne la
présence simultanée d’éléments de connaissance contradictoires.
Prenons l’exemple d’une personne qui adhère à un
groupe « idéologique » (parti politique, syndicat, organisation religieuse,
etc.). Au début, elle se sent pleinement à l’aise dans ce mouvement et il y a
donc consonance cognitive. Mais au fil du temps, elle peut se sentir plus ou
moins en décalage. Cette personne peut d’abord tenter de réduire
la dissonance en
justifiant le groupe. Mais si la tension est trop forte, elle peut quitter le
groupe et, pour réduire la nouvelle dissonance, le critiquer parfois fortement.
EVOLUTIONS ET CRITIQUES
Les recherches en psychologie sociale constituent aujourd’hui un
ensemble impressionnant de connaissances. Ainsi, une synthèse de méta-analyses
(qui sont déjà des synthèses statistiques) recensait en 2003 environ vingt-cinq
mille études portant sur 8 millions de personnes, sans prétendre être
exhaustive.
Mais certains représentants de la discipline estiment qu’en
s’alliant à la psychologie cognitive, la psychologie sociale contemporaine est
devenue trop psychologique, trop cognitive, et pas assez sociale.
deux critiques adressées à la psychologie sociale
1- La première concerne la
méthodologie : les chercheurs en psychologie sociale ont très largement
utilisé la méthode expérimentale dans leurs travaux :
les résultats obtenus
sont-ils extrapolables dans la vie réelle, hors laboratoire ?
2- la « négativité » de la
psychologie sociale. Selon Joachim Krueger et David Funder, cette discipline
s’est surtout focalisée sur ce qui fonctionne mal chez les gens
LA PSYCHOLOGIE COGNITIVE ET LA PSYCHOLOGIE SOCIOCOGNITIVE
Reviewed by rachman
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